Vivre son cycle féminin

C’est une expérience qui dure dans la majorité des cas de 35 à 40 ans de notre vie de femme, ce n’est pas possible de ne pas s’y intéresser un minimum ! 😁

1. Le fonctionnement du cycle menstruel naturel

Quand on parle cycle menstruel, on pense tout de suite aux règles. Les règles sont la partie visible de l’Iceberg ! Pour la partie immergée, ça se complique car toutes les actions internes de notre corps sont grandement interdépendantes. Commençons, pour faire simple et stratégique, en parlant des Hormones et des glandes endocrines.

Les Hormones sont des molécules qui servent de messagers. Elles sont produites dans les glandes endocrines (« endo » pour intérieur, elles s’occupent du fonctionnement interne du corps). Elles circulent dans le sang puis vont délivrer leur message en se fixant sur des récepteurs cellulaires prévus à cet effet sur des organes ou tissus spécifiques. Elles permettent d’activer ou d’inhiber la production d’une substance ou de modifier un processus cellulaire.

Les glandes endocrines sont l’Hypothalamus, l’Hypophyse, la Pinéale, la Thyroïde, les Surrénales, le Pancréas et les Gonades (Ovaires / Testicules). Celles directement concernées par le cycle menstruel sont l’Hypothalamus, l’Hypophyse et les Ovaires.

L’Hypothalamus est le régulateur central de nombreuses fonctions vitales dans le corps (faim, soif, température…). Il est également un pont entre 2 systèmes majeurs : celui des glandes endocrines et le système nerveux. Il sécrète, entre autre, la GnRH (Gonado Releasing Hormone). C’est cette hormone, produite de manière pulsatile, qui contrôle l’activité de l’axe gonadotrope. (= hypothalamus – hypophyse – ovaires)

hormones glandes queen's yoga

L’Hypophyse est le bras droit de l’Hypothalamus : son chef exécutif, le grand chef d’orchestre côté hormonal !

D’autres glandes endocrines interviennent de manière indirecte sur le cycle menstruel par l’influence de leurs hormones. C’est le cas de la Thyroïde par l’action de la thyroxine sur les ovaires, des Surrénales par les androgènes ou par la production de cortisol, du pancréas par l’insuline sur la FSH, … Je m’éloigne, leur action n’est pas majeure tant qu’il n’y a pas de dérèglement, revenons sur l’axe principal en fonctionnement normal.

Le cycle menstruel est composé de 2 grandes phases :

  • la phase folliculaire : elle débute le premier jour des règles et se termine à l’ovulation.
  • La phase lutéale : elle commence à partir de l’ovulation et se termine avec l’arrivée des règles.

1.1. La phase folliculaire

Les follicules présents dans les ovaires sont stimulés pour grandir par l’hormone FSH, avec leur développement la sécrétion d’œstradiol augmente. Le follicule le plus sensible à la FSH se développe le plus rapidement et devient le follicule dominant. C’est celui qui produit le plus d’hormones et qui va provoquer le pic pré-ovulatoire d’œstrogènes.

La FSH favorise l’augmentation des récepteurs à LH. La LH participe aussi au développement des follicules : elle stimule la synthèse d’androgènes au niveau de la thèque interne (une partie du follicule). La testostérone formée suite à la synthèse des androgènes est convertie en œstrogènes par aromatisation dans la granulosa (autre partie du follicule).

Durant la phase folliculaire, il y a d’abord une montée progressive du taux d’hormones circulantes qui freine les sécrétions hypothalamo-hypophysaires (GnRH, FSH, LH) par rétrocontrôle dit négatif. Arrivé à un certain seuil critique, le phénomène s’inverse, le rétrocontrôle devient positif : le pic pré-ovulatoire d’œstrogènes permet une décharge de GnRH qui déclenche une décharge de FSH et de LH.

Le pic de LH est très prononcé et permet l’ovulation (libération de l’ovocyte de son enveloppe pour voyage à travers la trompe puis l’utérus…). Il déclenche la formation du corps jaune : lutéinisation des cellules de la granulosa : ces cellules fabriquent de grandes quantités de progestérone et d’œstrogènes. Cette nouvelle production bloque à nouveau par rétroaction négative les libérations d’hormones hypothalamo-hypophysaires.

Pendant cette phase, l’endomètre se développe, ses tissus s’étoffent grâce à la présence des Hormones sexuelles en quantité. Un bon petit nid se prépare.

1.2. La phase lutéale

C’est le règne du corps jaune ! Il a été formé à l’ovulation : c’est l’enveloppe qui protégeait l’ovocyte avant son grand voyage. Il libère la progestérone et aussi des œstrogènes.

S’il n’y a pas de fécondation, la stimulation du corps jaune par la LH finit par s’arrêter. Les Hormones sexuelles diminuent également et il y a reprise de la sécrétion de FSH. Cette reprise de la production de FSH stimule à nouveau le recrutement de nouveaux follicules avant la fin du cycle.

S’il n’y a pas fécondation, en fin de cycle les Hormones sexuelles ne sont plus en quantités suffisantes et ne permettent pas aux tissus de l’endomètre de se maintenir. La partie interne de la muqueuse utérine commence à se déliter : ce sont les règles.

Dans la pratique, l’ovulation n’a pas systématiquement lieu le 14ième jour du cycle et la phase lutéale n’est pas constamment de 14 jours comme on peut encore le lire dans certains manuels.

Les méthodes d’observations du cycle (MOC) ont montré que les phases du cycle ne sont pas de même durée suivant les femmes mais aussi d’un cycle à un autre chez une même femme, de même pour le jour d’ovulation.

Je recommande, si tu veux mieux connaître ta physiologie, la symptothermie. C’est une MOC qui utilise les relevés de Températures basales et la qualité de la Glaire cervicale (voir aussi l’état du col utérin) et permet de connaître tes périodes fertiles et infertiles. Cette méthode est donc utilisable pour la conception comme pour la contraception.

La symptothermie est d’ailleurs reconnue comme méthode contraceptive effective par l’OMS chez les couples formés et suivis pour cette pratique.

Pour en savoir un peu plus sur le sujet, je t’invite à regardé l’entretien réalisé avec une Queen partenaire : Eugénie Tabi, formatrice en symptothermie et autrice sur le sujet.

1.3. Tes Hormones sexuelles sous influence

Ton cycle menstruel est le reflet de la danse de tes Hormones sexuelles :Œstrogènes et Progestérone .

Et comme entraperçu plus haut, nombreuses sont les influences sur cette danse. Voici une liste non exhaustive des régulateurs mais aussi perturbateurs possibles :

Influences centrales :

  • Kp/NkB : système neuroendocrine régulateur de la GnRH lui même sous influence de la Leptine et de la Prolactine
  • Neuromédiateurs : Dopamine, GABA et Sérotonine
  • Rythmes biologiques : Mélatonine
  • Système opioïdes, endocannabinoïdes, Ocytocine

Influences périphériques :

  • Neurovégétatives : Adrénaline, Noradrénaline, Acéthylcholine
  • Humorales et métaboliques : Cholestérol, Hormones Thyroïdiennes, IGF-1, Insuline, Cortisol, Leptine

Ces mêmes influences, qu’elles soient centrales ou périphériques ne peuvent ignorer les conditions extérieures : froid, lumière, choc émotionnel, sommeil.

Autrement dit: la manière dont tu vis, ton rythme, ce que tu manges, ton lieu de vie, ce que tu vis impacte tes hormones (ton cycle). 😏

2. La dimension initiatique du cycle menstruel

La danse de nos hormones se manifeste également au niveau émotionnel et mental.

Si l’on observe un cycle au naturel exempte de grand déséquilibre. On peut identifier 4 grandes phases.

2.1. Les saisons

Le Printemps

De la fin des règles à l’ovulation. C’est la montée en œstrogènes. On peut se sentir en énergie montante, un peu ou carrément invincible, tournée vers l’extérieur, prête à tout, guerrière. Le mental élabore des plans d’organisation, de construction et nous passons facilement à l’action.

L’Été

L’ovulation. C’est le paroxysme pour les œstrogènes. Pleinement solaire, amoureuse, fertile. C’est le summum de la saison précédente, moins guerrière et plus sensuelle.

L’Automne

De l’ovulation aux règles. La progestérone fait son entrée, les œstrogènes baissent puis remontent légèrement. C’est la phase de repli, le temps de l’intériorisation, des questions et des doutes. Nous tournons notre énergie vers l’intérieur, le passage à l’action peut être ralenti. Le mental remet en questions les choix antérieurs. On peut devenir plus émotionnelle.

L’Hiver

Période des règles. Les hormones sont au plus bas. Nous entrons dans la phase de notre monde souterrain où il nous est proposé de faire le deuil du cycle écoulé. C’est le temps de la synthèse, de la compréhension et du repos.

2.2. L’initiation et les déséquilibres

Le vécu des cycles naturels nous amène à côtoyer une petite mort de nous même et aussi la possibilité d’une nouvelle naissance. En cela on peut dire qu’il est initiatique, qu’il nous plonge dans les saisons de la vie pour nous faire expérimenter le changement : la croissance, l’apogée, le déclin et la mort pour mieux renaître encore… Après de nombreuses années d’intégration de nos cycles, leur arrêt nous fera basculer dans la période de sagesse. En ayurvéda, la ménopause est appelée Second Printemps !!!

Pour vivre ces cycles féminins, je te propose une Queen’s Class dédiée. C’est un ensemble de pratiques de Kundalini Yoga dans une première approche en cas de déséquilibre léger ou pour maintenir l’équilibre et approfondir le lien à son cycle. Si le déséquilibre est persistant, alors une pratique plus spécifique telle que le Yoga Hormonal et l‘accompagnement en Alimentation, Supplémentation et Santé environnementale peut s’avérer judicieux. Dans tous les cas, ne te néglige pas et écoute ce que ton cycle, ton corps a à te dire et prends soin de toi.

Pour finir,

Être en lien avec son cycle menstruel au naturel me paraît essentiel pour vivre sa nature de femme.

J’en profite pour te dire que toutes les hormones de synthèse (pilule contraceptive, implant, …) t’ éloigne de cette expérience. N’ai pas peur de vivre au naturel !!!

J’entends également l’opposition à cette proposition venant de celles qui endurent des pathologies lourdes (je pense notamment à l’endométriose) pour lesquelles la prise d’hormones est un passage (presque) obligé. Je compatis.

Pour vous sentir souveraine, il existe des accompagnements complémentaires en naturel pour améliorer le quotidien (alimentation, supplémentation fonctionnelle, pratique corporelle pour relâcher les tensions dans le bassin, gestion de la douleur, …). Heureusement, les mécanismes de cette pathologie sont maintenant bien mieux connus, reste à ce qu’elle soit entendue et détectée plus tôt.

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