Comment diminuer son exposition aux Perturbateurs Endocriniens ?

Quand on s’intéresse à ce sujet, j’avoue qu’il vaut mieux être de nature optimiste. Les études scientifiques incriminant de plus en plus de molécules et familles de molécules s’amoncèlent. Elles révèlent l’insouciance passée à développer depuis les années 70 une industrie chimique de masse sans vouloir voir ni quantifier son impact. Sous la belle étiquette du progrès, l’humain s’est laissé grisé par l’art de la formulation. « Le plastique: c’est fantastique! » Et à l’heure des révélations en tout genre dans cette nouvelle ère, le constat devient de plus en plus lourd et amer. Alors je te préviens, il est possible que tu te sentes un peu déprimé.e après la lecture de cet article, que tu commences à développer une certaine éco-anxiété. Tu n’es pas obligé.e de le lire. D’un autre côté, si tu veux avancer les yeux ouverts …

1. Qu’est ce qu’un Perturbateur Endocrinien ?

Euh… Oui la réponse est dans le nom. Mais encore ?

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en donne une définition depuis 2002.

« Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)- populations »

Pour rappel, le système endocrinien regroupe les glandes travaillant via leurs hormones (les messagers) au bon fonctionnement de l’intérieur du corps. A savoir: Glande pinéale, Hypophyse, Thyroïde, Thymus, Pancréas (partie endocrine), Surrénales et Gonades (ovaires ou testicules). Ce système ainsi que le système nerveux constituent les 2 piliers majeurs de la santé. Dans de nombreuses traditions, on parle des glandes comme d’éléments sacrés. Ce que la médecine moderne s’efforce de mettre en mots, en chiffres et dont la compréhension ne semble pas encore totalement établie…

A travers cette définition, on voit se jouer l’effet pervers de telles molécules: l’effet néfaste peut être à très long terme car actif sur la descendance. De quoi parlons nous en terme de conséquences sur notre santé ? Les PE sont incriminés dans de nombreuses pathologies:

  • anomalies de développement du système reproducteur, en particulier chez le bébé garçon.
  • troubles de l’équilibre hormonal: baisse de la fertilité chez l’homme comme chez la femme, puberté précoce, cancer du sein et de la prostate, endométriose.
  • troubles du neurodéveloppement: handicap mental, baisse de QI, TSA, TDAH, maladies neurocognitives.
  • troubles métaboliques: obésité, diabète de type II, maladies cardiovasculaires.
  • Trouble de l’immunité: maladies inflammatoires de l’intestin, diabète de type I, asthme allergique…

2. Les différents Perturbateurs Endocriniens

Les PE peuvent se classer en 2 grands groupes: les Éléments Trace Métallique et les Polluants Organiques Persistants. Ils sont actuellement sous surveillance européenne et constituent le travail de différents programmes pour évaluer leur toxicité. Sur le site edlists.org, vous retrouvez les PE en cours d’évaluation classés en 3 listes suivant leur degré de préoccupation.

Les PE vont être particulièrement plus nocifs lors des périodes de vie plus sensibles: in utéro, enfance, adolescence, grossesse, ménopause. Ils font la fêtent entre potes: effet cocktail très difficilement évaluable et effet cumulatif.

2.1. Les éléments trace métallique ETM

Les ETM aussi appelés « métaux lourds » sont surveillés et assez bien identifiés. Le Cadmium, le Plomb, le Mercure et l’Arsenic constituent la liste prioritaire. Le Nickel, le Chrome, le Cuivre, le Zinc, le Sélénium et le Souffre: la liste à risque moins élevé.

Euh… mais On m’a conseillé de prendre du Sélénium, du Zinc ? Je ne comprends plus, ce sont des PE ?!

En fait, ça dépend sous quelle forme chimique. Quand vous vous complémentez en Sélénium ou en Zinc, c’est avec une forme organique, biodisponible et nécessaire au fonctionnement de votre corps. Ce sont les formes inorganiques qui posent problème. Une grande exception est le Mercure, c’est sous sa forme Méthyle Mercure donc organique qu’il est le plus toxique. (ainsi que quelques métabolites intermédiaires de l’Arsenic)

Les ETM sont à considérer comme dose-dépendant. C’est à dire que l’effet dépend de la dose accumulée dans votre corps. Là où il y a tout de même une bonne nouvelle, c’est que l’on peut s’en débarrasser relativement facilement et rapidement. Les naturopathes vont avoir du travail !

2.2. Les polluants organiques persistants ou POPs

Les POPs sont issus des activités humaines et rejetés dans l’environnement. Ils se retrouvent facilement transportés sur de longues distances. Ils sont très stables chimiquement donc très résistants à la dégradation, la Nature a beaucoup de mal à les digérer. Ils sont particulièrement liposolubles (affinité pour le gras), on va donc les retrouver dans les organismes et tout le long des chaines alimentaires.

On va en retrouver plus particulièrement dans les denrées d’origine animale riche en graisses: les poissons prédateurs et de rivière, certains crustacés et coquillages, les produits laitiers, la viande et les œufs.

Lors d’une perte de poids rapide et importante, il pourra être judicieux de ne pas négliger qu’un relargage de POPs puisse avoir lieu.

Les POPs s’accumulant dans les matières grasses, le lait maternel n’est pas épargné et peut être une source de pollution pour le bébé.

Petit à petit les autorités interdisent leur usage, quand les études deviennent suffisamment probantes et que quelques scandales éclatent. La route est longue…

Leur dose-réponse est non-monotone, c’est à dire que les effets ne sont pas proportionnels à la dose d’exposition, ou comment jouer à la roulette russe…

Les POPs à effet avéré sont actuellement (depuis mai 2009) au nombre de 19 (seulement pour l’instant par manque d’études…). Ils sont interdits de production en Europe, il reste quelques dérogation d’usage par l’industrie pour des nécessités techniques. On y retrouve principalement des dérivés organohalogénés ie organochlorés, perfluorés et bromés (revêtement antiadhésif, matière ignifugées, …). Quelques noms assez connus comme le DDT, le Chlordécone, le Lindane qui ont fait parler d’eux à travers différents scandales en font partie.

3. Les modes d’action des Perturbateurs Endocriniens

Les PE modifient la production, la dégradation, le stockage, la régulation ou le transport des Hormones naturelles, de manière directe ou indirecte.

Ils interagissent avec les récepteurs des Hormones naturelles. Par exemple, pour les Hormones peptidiques (insuline, TSH, LH, …) ce sera des récepteurs sur la membrane des cellules. Pour les stéroïdes telles que les Hormones sexuelles, et pour les Hormones Thyroïdiennes, ce sera des récepteurs nucléaires. Les PE vont interférer, prendre la place normalement dédiée aux Hormones naturelles.

Ils vont perturber l’organisation structurelle fonctionnelle du génome. Les programmations épigénétiques sont réversibles mais avec un possible effet transgénérationnel…

Ils augmentent le stress oxydatif: en déséquilibrant les phases 1 et 2 de la détox hépatique, en provoquant l’accumulation de métabolites très toxiques et en modifiant l’expression du génome.

Les PE en réalité ne sont pas uniquement responsables de perturbations endocrines mais aussi de perturbations oxydative, mitochondriale (nos chères usines à énergie de nos cellules), métabolique (lipides, glucides), proliférative et immunitaire.

La glande la plus impactée est la Thyroïde. Plus précisément à travers les Hormones Thyroïdiennes lors de leur production, signalisation et dégradation. Ce n’est pas étonnant d’avoir depuis quelques années (décennies) une explosion des problèmes thyroïdiens quand on prend conscience de la poubelle dans laquelle nous vivons.

A lire, un précédent article: Comment protéger sa thyroïde ?

4. Comment diminuer son exposition aux Perturbateurs Endocriniens ?

Ces petits PE se retrouvent un peu partout dans notre quotidien. Oui, c’est un fait et je reste optimiste. Progressivement et avec connaissance, bon sens, changeons un pas après l’autre nos actions … et la Nature étant particulièrement résiliente, elle aidera au processus. Et si une bouffée d’éco-anxiété te submerge, pense sérieusement à pratiquer le yoga, la relaxation, la méditation ou un bon coup de sport. L’état de fait est là, tu n’as pas prise sur tout ce qui se passe, tu n’es pas responsable de tout, nous sommes collectivement responsables en tant que société mais en tant qu’individu, la meilleure chose à faire est d’actionner à ton échelle, avec tes connaissances et ta conscience pour conserver ton intégrité. Et profite de la vie, réjouie toi, partage. Cela ne s’oppose pas. Inutile de devenir aigri.e . Les bonnes ondes attirent les bonnes ondes, la vie attire la vie.

Voyons maintenant ce que nous pouvons faire par type d’exposition aux PE.

4.1. Exposition par l’air

Au niveau de la qualité de l’air extérieur, en tant qu’individu, nous ne pouvons que très peu agir. A moins de déménager… Un certain nombres de composés sont surveillés par les pouvoirs publiques: Ozone, Dioxyde d’azote, COV, HAPs, métaux et pollens. Vous pouvez retrouver quelques infos sur votre ville sur le site recosanté.

Au niveau air domestique, nous pouvons limiter l’impact de notre exposition par quelques choix judicieux et de bonnes habitudes.

  • aérer chaque jour (10 minutes étant le strict minimum) l’ensemble du logement,
  • vérifier le bon état de la VMC,
  • aspirer régulièrement les poussières, se munir d’un purificateur d’air pour les personnes particulièrement sensibles (filtres HEPA H13 ou H14, ou aspirateur/purificateur avec filtre à eau),
  • aérer intensément en cas de travaux, peintures, (pas de travaux par la femme enceinte surtout en approche de la naissance), port de masque, gants, …
  • installer un purificateur d’eau au niveau de la douche si votre eau sent particulièrement le chlore, c’est par inhalation que le chlore impacte le plus la thyroïde … et on y pense pas …
  • faire vérifier son installation de chauffage régulièrement
  • réduire, voir éviter les bougies, encens, cigarettes, sprays anti-insectes et tous les solvants, diluants, décapants, détachants, dégraissants, imperméabilisants …
  • éviter les meubles en MDF (panneaux de particules) neufs qui relarguent des COV
  • privilégier les meubles massifs ou seconde main
  • choisir des produits Ecolabel européen ou NF Environnement
  • opter pour les produits ménagers les plus simples: savon noir, vinaigre blanc, savon de Marseille, bicarbonate de soude, et éventuellement quelques produits ménagers formulés en bio.

4.2. Exposition par voie cutanée

Cela va concerner principalement les produits d’hygiène corporelle, les cosmétiques, les textiles et les dispositifs médicaux.

  • en cosmétique et produits d’hygiène, choisissez des écolabels (Cosmébio, Natrue, …)
  • pour les textiles et couches, viser les logos: Gots, Oeko-tex, …
  • utiliser l’appli Quelcosmetique de l’UFC Que choisir
  • fabriquer vos produits maison à partir de produits de base naturels (huiles et beurres végétaux, hydrolats, argile, aloe vera, …) sans recette compliquée,
  • laver systématiquement les textiles avant usage
  • les textiles imperméabilisés, ignifugés relarguent des dérivés halogénés, si vous en avez: faites les durer (imperméable, rideaux, …) au lieu d’en racheter souvent des neufs qui vous exposeront à une plus grande quantité de polluant.

4.3. Autres expositions (hors alimentation)

a. Chez le jeune enfant

On pense ici aux jouets que l’enfant va mettre à la bouche. Il existe les labels: Spiel Gut et Oko-Test assurant une absence de produits toxique.

L’enfant va être également en contact rapproché (pour découvrir héhé) avec meubles, sols, textile de maison, … choisissez du bois non vernis, des fibres naturelles bio, des plastiques sans PVC, sans phtalate, … vigilance dans les anciennes habitations (partie métallique avec du plomb, poussières chargées de perfluorés, …)

b. Par les médicaments

Le premier PE, le plus connu et largement distribué est la pilule contraceptive. Mais oui c’est bien sûr ! C’est son rôle ! Conséquences sur le corps des femmes mais aussi sur l’environnement. Il y a 20 ans, lors de mes études d’ingénieur, en cours sur le traitement des eaux, les professeurs nous mettaient déjà en garde, en nous expliquant les conséquences d’une telle pollution en particulier avec la féminisation de la faune aquatique. Le problème n’est pas nouveau. La pilule contraceptive n’est pas une libération de la femme, c’est une prison et une pollution. Pour en apprendre plus et se décider à sauter le pas, je vous conseille le livre d’Eugénie Tabi: La pilule contraceptive c’est fini ! aux éditions Jouvence.

D’autres médicaments ne sont pas anodins, en particulier s’ils sont consommés à répétition pendant la grossesse: l’aspirine, le paracétamol et l’indométacine.

Les vieux amalgames dentaires sont également une source de pollution. La dentisterie a beaucoup évoluée mais quid de la dentisterie holistique pour nous accompagner ?

Il y aurait également à redire sur les excipients des médicaments …

c. Par conduites addictives

Le tabac: c’est une évidence mais il ne faut pas oublier de le citer.

Le cannabis: il a un réel impact sur la fertilité: baisse de la testostérone et de la mobilité des spermatozoïdes pour l’homme et défaut d’implantation utérine chez la femme. La prise de CBD n’est pas concernée.

d. Autres

Les tatouages, en particuliers ceux avec des couleurs, sont épinglés. Un nouveau règlement européen, applicable depuis décembre 2020 a interdit une vingtaine de pigments. Enlever son tatouage au laser est encore plus néfaste, le laser fragmente les particules nocives qui encore plus petites vont migrer plus loin dans le corps, les organes, … Garder ses tatouages, ne pas en faire de nouveau ou ne pas commencer ou en tout cas éviter les couleurs, c’est à vous de voir.

Une autre exposition, que je ne fais que citer ici est celle via le travail. Les professions à risques sont maintenant mieux surveillées, n’hésite pas à te renseigner si tu en fais partie auprès de la médecine du travail. Une grossesse est à signaler au plus tôt pour adapter ou changer ton poste. Voici les domaines (liste non exhaustive):

  • la santé: aide soignante, infirmière, ..
  • l’entretien: femme de ménage, pressing, …
  • les laboratoires
  • la coiffure et l’esthétique

4.4. Exposition par l’alimentation

Hé oui, la liste s’allonge encore et nous arrivons au pavé de l’alimentation … Je t’avais prévenu …

a. Les additifs

Dans l’alimentation mais aussi dans les Compléments Alimentaires ou comment croire que l’on se fait du bien alors qu’on avale des excipients cracra beurk…

Les fameux E… quelques choses (avec des chiffres derrières), qui sont parfois des composés tout à fait anodins ou des molécules plus controversés. En particulier:

  • les sulfites (E338, E304),
  • les nitrates, nitrites (E320, E150c et d),
  • le dioxide de titane (E171)-> interdit sous sa forme nano en alimentaire depuis le 18/01/2022.
  • les glutamates, cachés dans: extrait de levure, levure hydrolysée, levure autolysée, extrait de soja, isolat de protéine, …
  • les édulcorants: inutiles, perturbation du microbiote puis déséquilibre métabolique…
  • les phosphates (polyphosphate dans le jambon par exemple…) -> problèmes sur les reins…

AU secours ! On fait quoi ?

Tous ces additifs se retrouvent plus généralement dans les AUT: Aliments Ultra Transformés, on en reparle un peu plus bas, en fin de partie sur l’alimentation, j’ai rassemblé une liste de conseils.

Patience,

b. Les composés néoformés

Si tu as eu le courage de lire jusqu’ici et que tu n’as pas encore la nausée: Chapeau ! On continue…

Les composés dits néoformés sont des molécules qui se forment lors de certains procédés de transformation des aliments (en particulier à haute température et peu d’humidité, lors de fermentation, par un ajout d’acide ou de base ou d’autres auxiliaires technologiques). Là encore, c’est majoritairement les produits industriels qui vont être concernés mais pas qu’eux !

Éviter au maximum les Aliments Ultra Transformés !!! Ils doivent rester exceptionnels. A l’heure actuelle, la population se nourrit de plus en plus de ces produits et plus la part est importante dans votre alimentation plus vous augmentez vos risques de maladies dites de civilisation. C’est là qu’il y a le plus d’additifs et de composés néoformés. Ces produits industriels ne sont même plus des aliments tellement la matière a été transformée. Et attention, c’est pas parce que tu manges bio que tu les évites … genre les pétales de céréales ultra transformées pour petits déj … si tu vois ce que je veux dire.

Par exemple, les aliments riches en amidon ont un grand potentiel de générer de l’acrylamide. C’est le cas des chips et autres frites. L’acrylamide comme toute la famille des AGEs (agents de glycation avancés) envoie un message d’inflammation permanente au corps, cette inflammation de bas grade qui s’installe progressivement prépare le terrain propice à toutes les maladies dites de civilisation: problèmes cardiovasculaires, diabète, cancer, infertilité, Alzheimer..

Pour des frites maison, (rappel: les pommes de terre ne doivent pas être conservées au réfrigérateur), faites tremper vos frites dans de l’eau 15 à 30 minutes avant la friture pour éliminer une partie de l’amidon. Utilisez une huile végétale appropriée ou un gras animal qui tient à haute température et faible en Oméga6 (pro-inflammatoire). (en gros: huile de noix de coco, graisse d’oie ou de canard)

Pour le barbecue, si vous faites mariner vos viandes et poissons, en utilisant des herbes aromatiques, des épices et du citron, vous réduirez la formation de ces composés. Si vous pouvez limiter la fréquence des barbecues et préférez la plancha c’est mieux.

De manière générale, pour diminuer ces composés néoformés qui poussent à l’inflammation, 2 axes sont importants:

  • limiter la fréquence de prise,
  • opter pour des modes de préparation plus sain.

Autrement dit, les frites, chips, viennoiseries et gâteaux doivent rester des aliments plaisir ponctuels. Ne faites pas systématiquement griller vos tartines et pas trop fort. Dirigez vous vers des aliments les plus bruts possibles et optez pour des modes de cuisson à plus basse température: à la vapeur, au four à basse température ou au four vapeur, à l’étouffé en cocotte, …

Si vous buvez du café, c’est la boisson aux 2 visages. Le café est une source importante de polyphénols 😊. La torréfaction (comme la grillade, le rôtissage et le fumage) produit des HAPs et furanes😈. Donc le café est à consommer avec modération, 2 à 3 tasses max par jour. Préférez une meilleure qualité à la quantité, éviter les capsules métalliques. (pollution supplémentaire)

c. Les matériaux au contact des aliments: MCDA

L’investigation ne s’arrête pas aux aliments. Les contenants peuvent avoir des interactions avec nos aliments.

Au niveau des emballages, ce sont les papiers cartons recyclés et les plastiques qui sont épinglés.

Des résidus d’huiles minérales (MOSH et MOAH) peuvent migrer de l’emballage recyclé dans les aliments. Donc un mauvais point (supplémentaire) aux fast foods et café en gobelet à emporter. Lors de vos courses: penser à vos sacs à vrac en tissu pour éviter d’utiliser les sacs kraft.

Pour les plastiques éviter les numéros: 1, 3, 5, 6 et 7. Tolérez les numéros: 2 et 4. Ne chauffer pas les plastiques ou ne verser pas de la nourriture encore chaude dedans. Si vous utilisez du film plastique ou un couvercle en plastique, veillez à ce qu’il ne touche pas l’aliment, et surtout si celui-çi est gras et/ou acide (sauce tomate par exemple).

Pour cuisiner, utiliser l’inox, le verre, la fonte émaillée, virer tous les ustensiles anti-adhésifs. Vous pouvez tolérer les moules en silicone de bonne qualité.

d. Les mycotoxines

Les mycotoxines sont issues des moisissures. On les retrouve principalement dans les végétaux, en plus grande quantité en particulier dans les céréales, les fruits oléagineux, les pommes et leur jus, les asperges et indirectement dans les denrées d’origine animale.

Les enfants et les végétariens y sont donc plus exposés. Au niveau individuel: varier plus les aliments de ces catégories et diversifier vos sources d’approvisionnement.

e. Les composés internes à certains aliments

Depuis 2019, l’UFC Que Choisir demande à l’ANSES et à la DGCCRF une évaluation sur les aliments à base de soja. Ce sont les isoflavones naturellement présentes dans les produits à base de soja ayant une activité « oestrogénique like » qui sont à surveiller. Déjà, depuis 2005, l’ANSES recommande d’éviter les produits à base de soja chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 3 ans à cause de leur potentiel oestrogénique (prolifération et croissance de tumeurs mammaires hormono-dépendantes, trouble de la fertilité, allongement des cycles menstruels). Une consigne non officielle mais qui circule dans le milieu de la nutrition est de ne pas dépasser 1 mg d’isofavone/ kg poids / jour. Ce que l’on peut retenir comme conseil est: si vous n’avez pas de problème thyroïdien (car les produits au soja ont aussi d’autres effets type goitrigènes) et un apport suffisant en iode, vous pouvez consommer 2 à 3 portions de produits à base de soja par semaine. Une autre précision: préférer les sojas ayant été fermentés: soyu, tamari, tempeh, tofu lacto-fermenté, yaourt, nato, miso. Le soja non fermenté comme le lait de soja, les crèmes dessert et le tofu classique (si pas mangé avec de la sauce soja) ne sont pas des aliments mais des poisons.

Hummm… mais les asiatiques mangent du soja depuis longtemps et où est le problème ?

Chaque chose à sa place, nous ne sommes pas asiatique, l’épigénétique n’est pas la même, le microbiote n’est pas le même, l’alimentation n’est pas la même. Les produits au soja sont relativement nouveau pour nous occidentaux. Les produits au soja en occident ne sont pas les mêmes que là bas, au point que les asiatiques qui mangent nos produits deviennent malades comme nous.

D’autres composés: les goitrigènes , nommés ainsi par leur influence sur les Hormones Thyroïdiennes sont surveillés. Cela concerne les populations qui ont une consommation importante voire quotidienne de certains aliments. On y retrouve les produits à base de soja mais aussi le manioc, les choux, …

f. Démarche générale en alimentation pour éviter une partie des PE sans s’empêcher de vivre

Après cette longue liste non exhaustive, que j’ai moi-même condensée j’avoue… 🤢 J’aimerai contrebalancer. Les faits sont là, les scientifiques tentent d’analyser ce qu’ils peuvent et de faire interdire quand cela est classé préoccupant. A notre niveau individuel, gardons notre bon sens et misons sur SIMPLE c’est MIEUX. Voici une liste de recommandations qui permettent d’éviter énormément de PE.

  • Privilégier les produits non-transformés pour soit les consommer tel quel quand c’est possible ou pour des préparations maison simples.
  • Pour les fruits , légumes, céréales: il y a un réel intérêt à les choisir en bio, cela évite tout une partie des résidus de produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, …)
  • Bien laver les légumes et fruits mais aussi les céréales en grains, éplucher les fruits et légumes si pas bio
  • Pour les produits animaux (viande, poisson, œuf, produits laitiers), la filière bio n’est pas exempte de toute contamination, en particulier par celle des POPs comme vu plus haut. Pour limiter les POPs, limiter votre consommation.
  • Pour moyenne, à ajuster suivant profil: 3 fois de la viande rouge par semaine max, charcuterie 25g/j grand max , 2 à 3 fois du poisson par semaine dont 1 gras en privilégiant les petits poissons: maquereaux, sardines, anchois (qui ont moins accumulé de POPs dans leur gras car en début de chaine alimentaire) et plus rarement du saumon qui sera malheureusement, peu importe la provenance, toujours pollué (au Méthyl Mercure 😈). Limiter les produits laitiers à 2 portions max par jour.
  • Varier les provenances, vous aurez statistiquement moins de contamination dans l’ensemble
  • Cuisson basse température, choix des matériaux en contact avec les aliments comme déjà évoqué
  • Il est souvent plus intéressant de privilégier la nutrition même si elle apporte quelques polluants. Si le corps est bien nutri il aura plus de capacité à faire face. (Pour exemple, une thyroïde qui n’est pas en manque d’Iode, sera moins sensible aux dérivés chlorés)

Je suis bien consciente que cet article est très condensé, le sujet peut remplir des milliers de pages. Je voulais simplement vous apporter quelques informations pour que vous n’ignoriez pas l’impact que peut avoir la pollution (et je n’ai même pas parlé des pollutions électromagnétiques…) et aussi pour vous réveiller à prendre plus soin de vous au quotidien. Si vous concluez que les changements à mettre en place sont immenses, je vous comprends, cela demande parfois de revoir tout son mode de vie et de changer grand nombre d’habitudes. Commencez par un seul geste, celui qui vous semble le plus simple, qui vous demandera le moins d’effort, puis petit à petit changer autre chose, ainsi de suite. J’ai personnellement conscience de ces pollutions depuis longtemps mais j’ai mis des années à faire certains changements et je suis encore en route, les problèmes de santé accélèrent aussi parfois ces changements, ce que je ne souhaite à personne bien évidemment… mais c’est un fait. Si vous avez besoin de précisions: contacter moi, je vous renseignerai dans la mesure de mes possibilités. J’ai pu écrire cet article suite à une formation en Santé Environnementale que j’ai suivie récemment chez Oréka Formation.

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